Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/52

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terrain, tandis que l’aiguille révélée depuis peu s’installait à même le sol au milieu d’un espace reste vide. Au moment de l’atterrissage nous avions vu, sur le sommet de l’aérostat, la soupape encore béante, qui, ayant laissé fuir la quantité de gaz voulue, se refermait sans bruit à l’aide de son obturateur, simple disque d’aluminium capable tour à tour de se cacher puis de réapparaître en tournant, sans changer de plan, sur certain pivot intéressant un point de son bord extrême. Par déduction analogique nous comprenions maintenant comment le premier voyage de la hie s’était perpétré au moyen de la lentille et de la soupape, dont les agissements respectifs avaient alors échappé à nos yeux novices.

Entre les trois griffes la rondelle grise venait de se relever, entraînée par sa tige, et de nouveau un millimètre d’écart la séparait de la bleue. Aussitôt, prouvant que de ce fait l’aimantation était détruite, la dent chargée de nicotine qui avait suivi l’appareil dans les airs quitta le revers de la rondelle bleue et tomba sur le sol, où elle combla en partie un point inachevé de la mosaïque. La teinte de la nouvelle débarquée s’harmonisait avec celle des dents voisines, et le