Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la direction et la puissance de tout souffle d’air ainsi que la venue, les dimensions, l’opacité et le potentiel de condensation du moindre nuage.

Pour mettre en saisissant relief l’extrême perfection de ses pronostics, Canterel imagina un appareil capable de créer une œuvre esthétique due aux seuls efforts combinés du soleil et du vent.

Il construisit la demoiselle que nous avions sous les yeux et la pourvut des cinq chronomètres supérieurs chargés d’en régler toutes les évolutions, — le plus haut ouvrant ou refermant la soupape, tandis que les autres, en actionnant les miroirs et la lentille, s’occupaient de gonfler avec les feux solaires l’enveloppe de l’aérostat, grâce à la substance jaune, qui, due à une préparation spéciale, exhalait sous tout ascendant calorique une certaine quantité d’hydrogène. C’était le maître lui-même qui avait inventé la composition ocreuse, dont les effluences allégeantes se produisaient seulement quand la lentille concentrait sur elle les rayons de l’astre radieux.

De cette manière, Canterel avait un instrument qui, sans aucune autre aide que celle du