Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/75

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cune manière, monta d’elle-même assez haut puis s’arrêta, soutenue au-dessus de son alvéole par quatre épaisses tiges verticales ; l’ouverture mise à nu était comblée par une nappe d’eau.

Christel poussa un nouveau ressort, plus à droite, dans la même région du mur, et, dès lors, l’eau, en baissant, découvrit quelques marches aboutissant à un couloir souterrain. La jeune femme descendit et s’engagea dans le tunnel obscur, parmi les suintements de l’onde glacée qui, l’instant d’avant, en garnissait toute la longueur.

Elle déboucha ainsi dans la crypte du reître, juste sous l’affleurement habituel de l’étang, dont un décroissement initial, dû au second ressort manœuvré, avait amené le vidage du tunnel. En marchant avec précaution sur une saillie interne en pente douce elle atteignit le sol même de l’antre — et put s’approcher du prisonnier pour le tirer de son lourd sommeil.

Bouleversé par ce récit, Aag fut frappé, malgré lui, du rapport établi à la dernière seconde par son rêve entre Christel et cette blanche colombe dont il s’était cru effleuré en percevant l’attou-