Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/121

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prince de Nagato, passa à quarante mètres du Pembroke, alla mouiller près du bâtiment japonais et ouvrit le feu à son tour. Fort heureusement le Pembroke avait, pendant ce temps, terminé son appareillage. Il rétrograda en toute hâte et prit la route du canal de Boungo, poursuivi par les derniers boulets des deux navires, dont un seul avait coupé une de ses manœuvres.

À l’arrivée du Pembroke à Shanghaï, cette nouvelle causa le plus grand émoi dans la ville ; elle nous parvint à Yokohama le 10 juillet. La corvette américaine le Wyoming quitta le lendemain la rade dans le but d’aller châtier les auteurs de cet inqualifiable attentat. L’aviso français le Kien-chan, parti le 2 juillet, ainsi que nous l’avons vu plus haut, avait dû prendre la même voie que le Pembroke et se présenter dans le détroit peu de jours après ; nous pensâmes, toutefois, que les navires croisant dans ces parages n’auraient pas osé s’attaquer à un bâtiment de guerre.

Cet espoir fut trompé ; le paquebot l’Hellespont, arrivant le 15 à Yokohama, nous apporta de Nagasaki la nouvelle suivante : le Kien-chan se présentant le 8 au matin dans le détroit de Simonoseki, avait été attaqué par le feu des batteries de la rive nord, appartenant au prince de Nagato, et celui de deux de ses navires. Il avait échappé à grand’peine à cette furieuse attaque, et sorti du détroit, avait