tagnes et que nous avions faiblement entendus, venaient, suivant l’usage des défenseurs du détroit, de signaler notre approche. De ce côté, nous apercevons un château au milieu des bois ; c’est la résidence de Chofhoo, qu’habite l’un des princes de la famille de Nagato ; toutefois ce château, par sa position, ne commande pas l’approche du détroit, et l’amiral, le laissant à droite, donne l’ordre de s’engager lentement dans la passe en rangeant le plus possible la côte opposée.
Vers six heures et demie une batterie se démasque tout à coup sur la rive nord ; il est facile de compter cinq pièces, qui se présentent sous un angle de quarante-cinq degrés, à six ou sept encablures de distance. À ce moment, la frégate, qu’il est difficile de maîtriser en raison d’un courant très-rapide entrant dans le détroit, s’échoue légèrement ; elle ne reprend sa marche qu’au bout de vingt minutes et nous mouillons un peu plus en avant.
Pendant ce temps, nous observons la côte ennemie, qui reste silencieuse ; toutefois un grand mouvement s’opère dans la batterie et les environs. Une rizière s’étend à gauche et la sépare des collines plus éloignées : au pied de ces collines s’élèvent deux petits villages, et un peu plus haut un grand édifice construit sur terrasse en maçonnerie. Les pilotes japonais qui sont à bord nous le désignent comme une habitation seigneuriale ; l’on