Aller au contenu

Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

indigène, puis le chiffre des affaires reprenait, après ce temps d’arrêt, sa marche décroissante[1].

  1. Le tableau suivant donnera une idée exacte du commerce d’exportation du Japon, depuis l’ouverture du pays. La saison y représente le temps écoulé du 1er juillet d’une année au 30 juin de l’année suivante, et correspond aux produits d’une même récolte.

    Quantités exportées du port de Yokohama :

    Saisons. En thé. En coton. En soie.
    1861-62… 5 847 133 liv. angl. » balles 11 915 balles
    1862-63… 5 796 388 9 645 25 891
    1863-64… 5 318 123 72 893 15 931

    Le thé est un article d’importance secondaire, de qualité très-inférieure, à celle du thé chinois ; il ne se consomme qu’en Amérique. Le coton a dû sa faveur à la réduction des autres affaires et aux conséquences de la guerre d’Amérique. L’article de beaucoup le plus important est la soie. Chaque balle étant évaluée, achetée sur les lieux, à près de 3000 francs, on arrive, pour la saison de 1862-63, au chiffre de 75 millions sur ce seul article. Dans cette même saison, la Chine n’avait exporté que 33 000 balles, en raison, il est vrai, des effets d’une épidémie sévissant sur les vers à soie ; mais enfin on peut déduire de cette comparaison et de ces chiffres l’importance que prend déjà, dans l’extrême Orient, le commerce du Japon. Une grande partie de la soie exportée est destinée à notre industrie lyonnaise, qui la reçoit directement par les paquebots de Marseille, ou par l’intermédiaire des marchés anglais.

    Sans les entraves apportées au commerce par le gouvernement japonais en 1863 et 1864, et sans doute aussi les troubles intérieurs du pays, le chiffre de l’exportation dans la dernière saison eût dépassé de beaucoup celui de la saison précédente, au lieu de lui être notablement inférieur.

    Une curieuse observation est celle de l’augmentation qu’y a subi successivement le prix de la soie d’année en année. La balle, qui se payait au début 250 à 280 piastres, coûte, à l’heure où nous rédigeons cette note, de 650 à 680 piastres. Il faut attri-