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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/187

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cations, surent en comprendre immédiatement la portée et y répondirent avec dignité : « Il ne leur appartenait pas, dirent-ils, d’écouter de pareilles propositions, que leurs gouvernements seuls étaient aptes à recevoir. Jusque-là, il était de leur devoir de les considérer comme non avenues. Ils allaient en faire part à leurs collègues de Yokohama, mais pouvaient répondre, dès ce moment, qu’elles auraient auprès d’eux aussi peu de résultats. » Ils se refusèrent formellement à garder auprès des ministres de France et d’Angleterre le secret que réclamaient les membres du Gorogio. Faisant allusion aux troubles agitant le pays, à la guerre civile imminente, le général Pruyn leur fit sentir, en quelques paroles, les dangers de leur politique, et combien, au lieu de se faire auprès des Européens l’organe des factieux, ils feraient mieux de rappeler ces derniers à l’ordre par d’énergiques déclarations et de sévir contre les principaux coupables. Évitant, autant que possible, de répondre à ces insinuations embarrassantes, les ministres japonais insistèrent en vain, à maintes reprises, sur la nécessité de l’abandon de Yokohama, parlant déjà de débattre, comme si la première question eût été admise, le chiffre des indemnités à allouer aux résidents étrangers. Leur dernier mot fut que le refus d’évacuer la ville amènerait une rupture complète.