Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/21

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cessaire aux ravitaillements, et, remontant les côtes de Chine contre les derniers souffles de la mousson du nord-est, nous jetâmes l’ancre le 17 avril à Woosung, à l’embouchure de l’immense fleuve du Yang-tse-Kiang et à quelques milles de Shang-haï. L’amiral fit aussitôt débarquer les trois cents soldats du 3e bataillon d’infanterie légère d’Afrique que nous avions ramenés de Cochinchine et qui reprirent, dans cette dernière ville, leur garnison habituelle[1].

Un courrier arriva à ce moment même du Japon, nous apportant de ce pays de graves nouvelles. L’escadre de l’amiral Kuper, réunie dans la baie de Yedo, allait, dit-on, ouvrir les hostilités à l’expiration d’un délai tirant à sa fin, sans que les Japonais eussent encore accédé à une seule des demandes formulées. Ces derniers semblaient se disposer à la

  1. Depuis l’expédition de Chine, les forts de Takou et quelques autres points du littoral sont restés occupés par de petites garnisons anglo-françaises. La garde de ces points est une garantie de l’exécution des traités, et met les établissements étrangers à l’abri de ces rebelles Taïpings dont les armées occupent encore une partie de l’empire chinois. Les expéditions entreprises au printemps de 1862 par le vice-amiral Hope et le contre-amiral Protais ont éloigné de Shang-haï et de Ning-pô ces turbulents voisins ; des corps anglo et franco-chinois, commandés par des officiers européens, ont repoussé peu à peu les Taïpings sur la province de Nankin. Cette ville, le principal boulevard et la résidence habituelle de leurs rois est tombée récemment entre les mains des impériaux.