Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/23

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satisfaction que la crise n’avait pas encore éclaté et que les amis nombreux de la paix ne désespéraient même pas de voir reculer la guerre, dont le premier effet allait être d’arrêter immédiatement les transactions commerciales, et peut-être de faire évacuer le pays en toute hâte.

Telle fut notre première apparition au Japon, pays nouveau pour l’Europe, tout récemment ouvert aux nations étrangères et qu’avaient encore à peine fait connaître les récits des premiers arrivants. Nous avions recueilli ces récits, dont les auteurs parlaient d’une civilisation avancée, d’une organisation politique singulière, d’un état social rappelant notre féodalité du moyen âge. À l’intérêt développé par ce curieux spectacle allait bientôt se joindre celui des événements prenant naissance, au début de l’année 1863, d’une situation extrêmement tendue et d’une complication progressive des rapports politiques.

C’est le récit de ces événements, où furent engagés le drapeau et les intérêts de la France, que nous avons entrepris d’écrire. Il nous a semblé, toutefois, que quelques mots sur l’histoire et l’organisation de ce pays et sur les incidents qui s’y étaient déroulés depuis son récent contact avec les nations étrangères étaient nécessaires à l’intelligence des faits contemporains. C’est donc par là que nous commencerons ; laissant, pour le moment,