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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/230

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tion insolite. À deux milles dans l’ouest, la province de Boungo étalait ses collines couvertes de verdure, tandis qu’au nord les hautes montagnes de Nipon et de la province de Nagato bordaient l’horizon d’une double rangée de sommets brumeux.

Une trentaine de milles nous séparaient de l’entrée intérieure du détroit ; nous la franchîmes le lendemain. Les divisions se mirent en marche sous vapeur à neuf heures du matin, formant trois lignes de file parallèles, les Français et l’Américain à gauche, les Anglais au centre, les Hollandais à droite. Ce mouvement s’exécuta avec ensemble, et à trois heures les divisions mouillaient dans le même ordre, les premiers bâtiments à 3000 mètres environ de l’entrée du détroit. Les amiraux se rendirent immédiatement à bord de la Coquette, pour faire avant la nuit une reconnaissance le long de la côte ennemie. À ce moment toutes les lunettes étaient curieusement braquées sur le paysage.

Nous avons déjà donné la topographie de la première partie du détroit, qui figure un entonnoir limité au nord, sur la côte de Nagato, par le cap Kousi (Kousi-saki), au sud, sur la côte Bouzen, par I-Saki. Une falaise couronnée de pins forme le premier de ces caps et se continue par une suite de collines couvertes de bois du sommet à la base ; de temps à autre un vallon cultivé en rizières vient aboutir au bord de la mer. Le premier de ces val-