Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/236

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toute la scène ; fort heureusement une légère brise, soufflant du fond du détroit, vient renouveler l’atmosphère et permettre la continuation du tir.

Il est quatre heures environ lorsque la Sémiramis a terminé son embossage et présenté le travers aux principales batteries ennemies. Elle ouvre immédiatement sur ces ouvrages le feu de ses pièces rayées de tribord. Le tir, rectifié après les premiers coups, devient d’une grande justesse ; tandis que quelques boulets ennemis essayent en vain d’atteindre la frégate et viennent tomber à quelques encablures en avant, nos projectiles à percussion éclatent sur les batteries ennemies et écrêtent sur les parapets. À côté de nous l’Euryalus a cassé son embossure, ce qui ne lui permet d’utiliser que trois ou quatre pièces en chasse. Mais devant le feu nourri de la Sémiramis, et celui des corvettes qui ne s’est pas ralenti un instant sous une pluie de projectiles, l’ennemi parait céder peu à peu. Les quatre principales batteries ralentissent progressivement leur feu ; à partir de quatre heures et demie, elles n’envoient plus que quelques coups de canon à de longs intervalles.

Les défenses du cap Kousi ont opposé moins de résistance : les petits bâtiments, évoluant avec habilité, se sont avancés peu à peu en continuant leur tir, jusqu’à se trouver par notre travers. De notre côté, le feu est continué régulièrement jusqu’à ce