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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/238

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cette première partie du détroit, il est indispensable de porter sur ces batteries les troupes de débarquement. Le lendemain, dès le jour, profitant de l’effet moral causé par le tir de la veille, ils jetteront ces troupes à terre en les protégeant du feu des navires ; elles enlèveront les batteries, et une partie d’entre elles travaillera à détruire leur armement, tandis que le gros des forces maintiendra l’ennemi dans les bois. La nuit a ramené le calme le plus absolu sur le détroit, animé quelques heures auparavant du bruit de plus de cent cinquante pièces de canon. Quelques lumières se remarquent dans les batteries, sans doute les lanternes que les officiers japonais portent la nuit à leur ceinture.

Le 6 septembre au matin, le jour commence à poindre, lorsque des détonations partent subitement de la batterie située en face de Mozi-saki. Ce sont les Japonais qui, pointant leurs pièces à la première lueur du jour, ouvrent le feu sur les deux corvettes Tartar et Dupleix. Ces deux bâtiments, que le renversement du courant a fait aborder pendant la nuit, ont leurs chaînes engagées et présentent l’arrière à l’ennemi. Les deux commandants travaillent activement à se dégager ; peu de moments après le Tartar, puis le Dupleix ripostent vigoureusement à l’ennemi, qui de nouveau abandonne ses pièces. Toutefois ses premiers boulets ont causé quelques ravages : l’officier en second du Tartar a été grave-