Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/294

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devant la manifestation de justes exigences : une guerre générale du gouvernement japonais avec les étrangers n’est pas à redouter ; il connaît trop, pour s’y engager, la supériorité militaire des nations occidentales ; mais une conduite très-ferme peut seule le maintenir dans l’observation de ses devoirs.

Nous avons parlé, jusqu’à présent, au point de vue européen, au point de vue de l’intérêt commun de toutes les puissances en relation avec le Japon. — Il convient, après cela, de chercher à voir quels sont les véritables intérêts de la France et le rôle qu’elle doit jouer sur ce théâtre.

Le mouvement de notre marine de commerce est presque nul dans les mers de Chine et du Japon ; mais nous avons dans ce dernier pays quelques maisons françaises, et un petit noyau de nationaux qui s’accroît peu à peu de nouveaux arrivants, préférant, on doit le dire, le séjour de ces ports francs, sans nationalité distincte, à celui de nos colonies, où l’esprit français, manquant encore d’initiative en ce qui concerne les entreprises lointaines, ne parvient pas à créer une activité commerciale sérieuse. En tout cas, nous ne mettons qu’en seconde ligne l’importance du commerce français au Japon. Notre principale préoccupation, celle qui d’ailleurs a jusqu’ici dirigé la conduite de nos représentants, doit y être d’un autre ordre.