Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/43

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ques années, un parti s’était formé parmi les hommes influents de cette cour, proposant d’écouter les avis de la Hollande et d’entrer en relations avec ces puissances occidentales, dont les navires couvraient les mers voisines, et dont les armées étaient déjà descendues sur les côtes du grand empire chinois. Il était plus prudent, disait ce parti, d’aller au-devant des étrangers et de ne pas les pousser à une guerre qui trouverait le pays sans défense, ce qui arriverait en persistant dans les vieilles idées, contraires d’ailleurs aux véritables intérêts du pays. Malgré l’opposition d’une grande partie de la noblesse, ayant à sa tête le puissant prince de Mito, cette opinion prévalut.

Le Taïcoun régnant était mort peu de jours après le départ du Commodore Perry ; il avait été assassiné, dit-on, par des émissaires du parti contraire à l’introduction des étrangers ; son fils et successeur était un jeune prince incapable de s’occuper des affaires ; on dut nommer un régent, et le Daïmio Ikammo-no-Kami, homme influent et habile, qui penchait pour la politique de temporisation, fut élevé à la dignité de Gotaïro. Aussi quand, en 1854, le Commodore Perry reparut à Yedo, fut-il donné satisfaction à ses demandes.

Les Américains arrivèrent donc au Japon, où les ports de Simoda et d’Hakodadé (sur les possessions du Taïcoun) leur étaient ouverts ; ils s’y établirent,