Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/87

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niellés, de vieilles porcelaines, des étoffes de soie, des ivoires curieusement travaillés. Tous ces magasins, évacués à la hâte au moment de la panique des jours précédents, s’ouvraient de nouveau avec le retour de la sécurité.

Une extrême propreté est le caractère saillant des habitations japonaises : le plancher, élevé de deux pieds au-dessus du sol, est tapissé de nattes en paille épaisses de trois et quatre centimètres, dont la blancheur s’explique par l’habitude des indigènes de laisser leurs sandales à l’entrée ; manquer à cet usage serait une grande impolitesse. Les cloisons, mobiles et glissant dans des coulisses, sont garnies de petits carreaux en papier. Pas de meubles, sauf des pupitres posés à terre pour écrire, et les shibashis (sorte de brasero) sur lesquels la bouilloire remplie de thé chauffe continuellement, et autour desquels on se réunit pour fumer et faire la conversation, La nuit venue, les habitants repoussent leurs cloisons, les doublent à l’extérieur d’auvents en bois, et se couchent sur leur parquet de nattes, roulés, s’il fait froid, dans de larges vêtements tenant lieu à la fois de lits et de couvertures.

Le costume des Japonais varie suivant la classe à laquelle ils appartiennent, et ils n’ont pas le droit de le modifier. Dans les classes inférieures, il ressemble parfois à certains costumes de notre moyen âge ; ainsi les coulies, avec les chausses collantes