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Page:Roussy - Le cancer fleau social 1921.djvu/7

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Les Écoles arabes et, tout naturellement aussi, les Écoles du moyen âge et de la Renaissance se rallièrent aux doctrines anciennes qui considéraient le cancer comme un trouble des humeurs.

Cette théorie humorale prévalue jusqu’au prélude du xixe siècle. C’était à l’atrabile, à cette « bile noire qui ne bouillonnait pas », qu’étaient attribués tous les maux du cancer : théorie hippocratique, soutenus par Hippocrate et Galien, et qui ne devait être abandonnée qu’au xixe siècle. À ce moment seulement, la médecine entrait dans une voie scientifique sous l’instigation de la découverte d’abord de l’anatomie générale (Bichat), puis ce celle du microscope qui permit d’étudier la structure fine des tissus de notre organisme.


Comment se manifeste le cancer ? — Sans entrer dans les détails d’une description par trop médicale, je voudrais essayer de vous montrer comment débute la maladie, comment elle évolue, et comment elle se termine.

Le cancer peut siéger dans toutes les parties de l’organisme ; il n’y a pas un seul tissu, un seul organe qui ne puisse être le siège d’une tumeur maligne, c’est-à-dire un cancer.

Sa forme de début est tantôt une petit tumeur qui augmente peu à peu, pour envahir les tissus voisins ; c’est le cas, pas exemple, pour le cancer du sein. Tantôt, c’est une ulcération qui persiste, grandit et creuse en profondeur, comme, par exemple, le cancer de la langue.

Ces modes de début sont extrêmement importants à connaître pour nous car, à ce moment, la maladie n’est encore qu’une affection locale ; retenons ce fait pour y revenir tout à l’heure à propos du traitement.

Une fois constituée, le maladie suit son évolution extensive et progressive : c’est la deuxième phase du cancer.

À ce stade les éléments qui composent la tumeur (les cellules cancéreuses) pénètrent dans les vaisseaux de l’organe, notamment dans les vaisseaux lymphatiques qui conduisent aux ganglions (adénite cancéreuse). Puis, dans une troisième et dernière période, qui peut apparaître au bout de six mois, un an au plus, la maladie se généralise pour aboutir à l’intoxication générale de l’organisme (cachexie cancéreuse).

Alors se développent ce que nous appelons les métastases, c’est-à-dire que de petits fragments de la tumeur sont entraînés par le circulation générale, emmenés dans les différents organes : foie, poumon, rate par exemple, où il vont se fixer pour végéter à leur tout et donner naissance à une série de nouvelles tumeurs, dites « noyaux ou tumeurs secondaires ».

Bien entendu, à ces signes physiques : ulcération, tumeur, envahissement progressif, s’ajoutent d’autres symptômes qui représentent les signes fonctionnels de la maladie. Ce sont les douleurs, souvent très vives, le gêne apportée dans le fonctionnement naturel des organes (troubles digestifs dans le cancer de l’estomac : trouble de la mastication et salivation dans le cancer de la langue), ainsi que des complications graves comme les hémorragies.

Si le cancer, abandonné à lui-même ou traité trop tardivement, aboutit pour ainsi dire fatalement à la mort, on peut observer, dans certain cas, un arrêt souvent prolongé et même, après traitement approprié, des guérisons qu’on est en droit de dire aujourd’hui définitives.

En somme, ce qu’il faut retenir de ce que nous venons de voir, c’est que