le dôme de la cathédrale qui les domine à une hauteur immense, l’on ne peut s’empêcher d’y voir une image monumentale de la victoire définitive du Christianisme sur Islam. Il semble que les colonnes musulmanes sont rangées en adoration autour du Christ, et qu’elles le reconnaissent pour le seul Dieu vivant.
C’est une grande idée que les rois maures avaient conçue, quand ils élevèrent à la gloire de leur religion ce prodigieux édifice. Il est évident qu’ils croyaient bien établi pour toujours leur empire en Occident, et qu’en vue de l’avenir ils voulaient fonder une Mecque occidentale, qui deviendrait un lieu de pèlerinage pour tous les fils de Mahomet, et qui entretiendrait leur fanatisme religieux dans son ardeur primitive.
Mais pendant qu’ils rêvaient encore l’éternité de leur pouvoir, un faible enfant naissait à quelques pas de la mosquée, et c’est à lui que le Christ avait confié la mission de mettre fin, avec sa glorieuse épée, à cette domination d’Islam, qui était un opprobre pour la civilisation chrétienne en Occident.
Ô Gonzalve de Cordoue, ta ville natale vit encore de ta gloire, et elle lui suffit. Elle a produit bien d’autres hommes illustres, de Sénèque et Saint Euloge à Moralès, mais c’est de toi surtout qu’elle se souvient et s’enorgueillit. Partout, je vois des rues, des hôtels, des cafés, des boutiques que l’on désigne sous le vocable de « grand capitaine. » On n’a pas besoin de te nommer ; car pour les habitants des Espagnes il n’y a eu qu’un grand capitaine au monde, et c’est toi, Gonzalve de Cordoue !