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L'ANGLETERRE

Laissons dormir ce modèle des hommes jusqu’au jour où ses rares imitateurs le retrouveront dans la vallée de Josaphat, et traversons la rue pour visiter le palais où s’ébattent tant d’hommes politiques qui ne mériteront pas la même épitaphe.

Les édifices parlementaires sont de construction toute récente, et les chambres anglaises n’y siègent que depuis une vingtaine d’années. Mais ce nouveau palais occupe l’emplacement de l’ancien, qu’un incendie détruisit en 1834, et cet endroit rappelle des souvenirs et des traditions qui remontent jusqu’à St Edouard le Confesseur.

L’extérieur en est très riche ; sa façade principale qui regarde la Tamise et qui mesure plus de 900 pieds présente un beau coup d’œil. Ses tours latérales, dont la plus haute mesure 400 pieds, ses clochetons, ses innombrables ciselures, ses créneaux à dentelle, ses panneaux à écussons, ses niches et ses pinacles, ses bases et ses arcs-boutants, ses ornements et ses décorations prodigués avec profusion en font un des plus beaux édifices de Londres.

Les appartements de l’intérieur sont de dimension et de forme très variées, mais ils n’ont pas la grandeur et la magnificence qu’ils devraient.

La Galerie Royale où le public est admis pour voir défiler la procession royale quand Sa Majesté vient ouvrir ou proroger le Parlement, la Chambre du Prince où la haute noblesse du royaume vient recevoir le Souverain, les bibliothèques qui sont commodément disposées, sont des salles élégantes, mais