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L’ANGLETERRE

maison qui n’est plus jeune, et qui fut la résidence du Duc de Wellington. Les fenêtres qui font face au Parc éclairent une vaste chambre dans laquelle le Duc et ses amis ont célébré l’anniversaire de Waterlo pendant 35 ans.

Pour le flatter on lui éleva il l’entrée du Parc une statue qu’il pouvait contempler de chez lui sans se déranger. Francis Wey s’est agréablement moqué de cet excès d’attention, et après avoir fait connaître le culte de Wellington il ajoute :

« Mais ce n’est rien encore : à l’entrée de Hyde-Park, au bout d’une pelouse située en face des croisées du duc, Wellington est représenté nu, en Achille, sous des proportions colossales. Achille a les jambes écartées, de son bras gauche il soulève un bouclier rond ; prêt à lancer le trait, il donne une expression terrible à sa tête anglo-spartiate encadrée de favoris en côtelettes. Cette emphatique nudité de bronze a été placée sous les fenêtres, et pour le plaisir des yeux de Wellington à qui ce cadeau a été offert par une souscription des dames de Londres…

Tant de flatteries parurent insuffisantes. Une statue équestre à la Banque, une statue allégorique à Hyde-Park, des bustes partout, c’était bien quelque chose : le vainqueur de Waterloo pouvait se voir en Achille du fond de sa chambre à coucher ; mais il lui était impossible de se contempler de la salle à manger, qui ouvre sur la rue. Frappés de cet inconvénient, quelques hommes d’importance,