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L’ANGLETERRE

caires, par les marguillers et par les juges de la plus haute cour de justice fut mise devant le public. En même temps on chercha quelle avait pu être l’origine ou l’occasion d’une telle fable, et l’on conjectura qu’une liste affichée sur la porte de Ste Gudule, indiquant les prix des chaises dans les différentes nefs avait sans doute été prise par le zélé ministre pour un catalogue de péchés.

Cela se passait en avril 1851. Le ministre ne rétracta rien, et en juin suivant, le Times, ce journal si bien informé de tout ce qui se passe dans l’univers, disait :

"It is the practice, as our readers are aware, in roman catholic countries to post up a list of all the crimes to which humam frailty can be tempted, placing opposite to them the exact sum of money for which their perpetration will be indulged."

Et quelques ligues plus bas, le grand journal reproduisait le précepte du Décalogue : « Faux témoignage ne diras ! »

Il va sans dire que l’autorité du Times a donné à cette calomnie un immense crédit, et qu’elle est passée dans la tradition protestante.

Ces deux exemples font assez voir à quelle montagne de préjugés les catholiques anglais se heurtent sans cesse. Ils expliquent aussi pourquoi la propagation de notre foi dans certaines couches sociales exigera nécessairement un temps considérable.

Mais je le répète, il y a depuis quelques années