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PARIS

plus belles années de sa vie. Il y passa quelques jours en compagnie de la reine Hortense, buvant silencieusement la coupe d’amertume que la Providence lui versait, accoutumant son esprit au grand sacrifice qui lui était imposé, parlant avec attendrissement de Joséphine qu’il avait sincèrement aimée et jetant des regards sans espoir, sur un avenir chargé de nuages ; puis, il dût quitter la France, pour n’y revenir que vingt ans après dans le char de triomphe de la mort, qui le déposa sous le dôme des Invalides !

Napoléon III vint aussi habiter ce Palais, en devenant Président de la République, et c’est au milieu d’un Bal dans la soirée du 1er  Décembre 1851 qu’il donna les derniers ordres qui devaient assurer le succès du coup d’État du lendemain.

Tout en rappelant ces souvenirs historiques, je suis arrivé à l’Arc-de-l’Étoile où viennent converger un grand nombre d’avenues et de boulevards.

Cet arc de triomphe est le plus colossal qui existe ; C’est un poème de pierre où restera écrite pour les générations futures toute l’épopée napoléonienne, et qui pendant des siècles chantera la gloire militaire de la France.

Il s’élève solitaire au sommet d’une colline, et lorsqu’on s’éloigne de Paris, c’est lui qu’on aperçoit de loin rayonnant comme une étoile audessus de la grande ville, et l’on se dit : c’est la Porte-des-Géants de la grande armée !

Je revins à mon hôtel par le Trocadéro en longeant les bords de la Seine, sillonnée de bateaux-