Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
PARIS

ris qui prie, le Paris qui nie, et celui qui croit, souffre et espère !

Nous étudierons successivement ces deux cités et ces deux peuples, et s’il nous arrive de lancer aux parisiens quelques traits satiriques, ils ne seront certainement pas dirigés contre cette population catholique de Paris, qui lutte avec tant de foi, de courage et de dévouement pour le triomphe de l’ordre social et religieux.

C’est dans ce groupe, plus nombreux qu’on ne croit, que j’ai l’honneur de compter quelques amis, et la vie que je mène ici est pleine d’agréments, au point que si la voix du sang ne me rappelait pas de l’autre côté de l’Atlantique, je ne serais pas près de repartir pour l’Amérique ;

Nous sommes en décembre, et le soleil se lève assez tard pour que je me lève avec lui. Dès que j’ai fait ma toilette, et pris mon café au lait, je commence mes courses. Je visite les églises, les musées, les galeries, les palais, les parcs, les jardins. Je longe les quais, je m’égare dans les champs Élysées, je vais flâner sur les boulevards, je m’arrête aux vitrines et surtout aux étalages des libraires, et les heures passent comme par enchantement.

Le seul désagrément que j’éprouve, c’est le froid, et chose - qui vous étonnera, lecteurs canadiens, j’en souffre plus ici que je n’en ai jamais souffert dans mon cher pays de neige. Cela s’explique par le fait que nous portons ici des vêtements trop légers, et que les maisons y sont trop peu chauffées.