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courte durée, et que la France reprenne sa place à la tête des nations ; mais nous sommes convaincu que ce retour de gloire et de puissance s’opérerait en peu de temps, si Paris, plus chrétien, avait la foi de ce grand saint dont le martyre couronna la vie sur la colline de Montmartre.

En reportant les yeux vers ses origines, Paris retrouve aussi dans Sainte Geneviève une patronne bien choisie.

Car l’histoire de Paris atteste que cette vierge savait accomplir des merveilles très utiles à sa ville, et qui auraient bien servi Paris dans la dernière guerre. Elle détournait le fléau de Dieu qui venait de l’Allemagne ; elle procurait du blé aux parisiens réduits à la famine ; elle obtenait constamment des rois le pardon des criminels. N’est-il pas étrange de songer que les exilés de Nouméa auraient pu réclamer l’amnistie au nom de Sainte Geneviève ? Mais on aurait pu leur répondre que les vrais amis de cette sainte ne sont pas des ennemis de Paris, et ne le font pas brûler.

Lorsque la vierge de Nanterrè mourut, Clovis avait définitivement soustrait la France à la domination romaine. Il fixa sa résidence à Paris qui devint la capitale de la France.

Mais la plupart de ses successeurs, mérovingiens et carlovingiens, préférèrent vivre ailleurs, et ce n’est qu’à l’avènement des capétiens que Paris devint définitivement le séjour des rois de France.

Hugues Capet y bâtit des palais, et la ville, sous