Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/217

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numents, de nouveaux parcs et jardins, de nouvelles places publiques, un système d’égoûts colossal, des quais immenses, et une multitude d’autres travaux sont dûs aux Bonaparte.

Personne n’a oublié les démolitions et les reconstructions que le nom du baron Haussmann rappelle.

Mais tous ces gigantesques changements opérés dans Paris depuis deux siècles, et surtout depuis le commencement du siècle présent, ont-ils vraiment embelli Paris ?

Les opinions sont très partagées sur cette question ; mais, en général, je crois que les vrais artistes s’accordent à dire que si Paris y a gagné au point de vue de l’agrandissement, de l’utilité et de la salubrité, il y a perdu au point de vue de l’art.

Une chose certaine, c’est que le vieux Paris n’existe plus, et que les vrais amis du beau le regrettent.

Je pourrais vous citer ici les lignes pleines de mépris amer que M. Louis Veuiliot a souvent adressées au Paris moderne ; mais on dirait qu’il est ennemi du progrès.

Je préfère donc reproduire un témoignage moins suspect, celui de M. Victor Hugo. Peut-être sera-t-on étonné de voir que l’auteur de Notre Dame de Paris n’est pas plus tendre pour la ville actuelle que ne l’a été le sarcastique écrivain des Odeurs de Paris :

« Le Paris actuel n’a aucune physionomie générale. C’est une collection d’échantillons de plu-