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PARIS

Faisons maintenant un demi-tour à droite et dirigeons nos regards sur l’autre rive de la Seine. L’aspect est bien différent.

Vous l’avez vu, le Paris de la rive gauche contient en quelque sorte deux mondes à part : la noblesse, groupée dans le faubourg Saint Germain, et les étudiants, répandus sur les versants de la montagne Sainte Geneviève, et aspirant à s’élever au-dessus de la foule, comme les flèhes et les coupoles qu’ils voient émerger au-dessus de leur vieux quartier Latin.

Le Paris de la rive droite a une toute autre physionomie. C’est le Paris du commerce et de la bourgeoisie parvenue, le Paris de la richesse et du plaisir, des agioteurs et des jouisseurs, des colonies étrangères qui viennent y dépenser leurs millions. C’est le Paris des grands hôtels et des boutiques somptueuses, des cafés à la mode, de l’opéra et des grands théâtres.

C’est là surtout que le flot de la vie parisienne coule à pleins bords, par ces vastes artères qui s’appellent les Boulevards et la rue de Rivoli.

Ce troisième Paris a aussi ses temples qui conviennent à sa vie, à ses coutumes, à ses mœurs : ce sont la Bourse et l’Opéra.

Ce dernier nous apparait d’ici comme une montagne de pierre dont l’étendue est immense mais qui manque d’élévation. La Bourse est cette espèce de temple grec dont le péristyle, formé de colonnes corinthiennes, nous apparait d’ici comme une pha-