péché mignon très rose, très intéressant, et presque toujours justifiable.
Tous nous le représentent — Alexandre Dumas, comme un fruit défendu dont il faut goûter pour acquérir la sagesse et connaître le prix de la vertu — Augier, comme un effet logique dont il faut chercher la cause dans le mari qui en est toujours responsable — Octave Feuillet, comme un accessoire obligé de la destinée d’une femme qui s’ennuie, comme une fleur tardive qui s’ouvre à l’automne, comme un rayon de soleil au milieu d’un jour sombre, comme une distraction à peu près excusable au milieu de la monotonie de la vie conjugale et de la prose quotidienne du ménage !
Entre ces dramaturges et ce bas bleu célèbre, qui a nom George Sand, et qui avait trop de motifs de justifier l’adultère, il y a cette différence, que ceux-là accusent le mari, tandis que celle ci accuse le mariage indissoluble. C’est l’institution qui est mauvaise à ses yeux, tandis que pour les autres c’est le mari qui ne convient jamais, ou les circonstances qui sont fatales.[1]
Eh ! bien, franchement je crois que la thèse de ces derniers est la plus dangereuse. George Sand et ses disciples auront beau faire ; tous leurs éloquents plaidoyers sont impuissants contre le mariage. Cette institution est une muraille épaisse et solide qu’ils ne peuvent démolir. Mais le théâtre contemporain
- ↑ Depuis que ces lignes sont écrites, M. Alexandre Dumas s’est déclaré partisan du divorce.