Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/38

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et en dehors, anxieuse, haletante, et elle voulait entendre Grattan.

Après la déclaration du Gouvernement, il se leva lentement, et fit un effort d’éloquence qui, d’après quelques auteurs, ne fut jamais surpassé.

Voici quelles furent ses premières paroles :

I am now to address a free people : ages have passed away, and this is the first moment in which you could be distinguished by that appellation. I found Ireland on her knees, I have watched over her with an eternal solicitude ; I have traced her progress from injuries to arms, and from arms to liberty. Spirit of Swift ! spirit of Molyneux ! Your genius has prevailed ! Ireland is now a nation. In that new character I hail her : bowing to her august presence, I say, Esto perpetua.”

Cette indépendance législative que l’Irlande avait conquise, elle ne sut pas malheureusement la conserver. Jalouse de cette liberté et de l’accroissement que prenait le commerce irlandais, l’Angleterre regretta les concessions libérales et justes qu’elle avait faites et travailla à reconquérir la suprématie. Le moyen adopté fut l’union législative, et le combat recommença. Mais cette fois l’éloquence irlandaise eut à lutter contre l’or anglais, et fut vaincue.

Tous ces hommes éminents qui avaient pour noms Plunket, Flood, Curran et Grattan firent de vains efforts oratoires. La majorité composée de membres serviles, que la corruption la plus éhontée avait réunis