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La liberté de l’Irlande était morte, et ce Parlement, que j’ai sous les yeux, et qui devait être son temple, était devenu son tombeau.

Mais non, elle n’était pas morte. Elle n’était qu’évanouie, she was in a swoon comme disait Grattan, et c’est vingt-neuf ans plus tard qu’elle devait revivre sous le souffle d’O’Connell.

Ces scènes du passé me revenaient à la mémoire pendant que je visitais l’ancien Parlement Irlandais métamorphosé en Banque. Ce qui était autrefois la Chambre des Communes forme aujourd’hui plusieurs bureaux et comptoirs où les pièces d’or et les billets de banque circulent, comme ils circulèrent jadis pour neutraliser l’effet des paroles d’or de Grattan sur les députés.

Les Irlandais considèrent toujours cet édifice comme le temple de leur nationalité, et ils ne cessent pas d’espérer qu’un jour viendra où ils chasseront les vendeurs et les acheteurs de ce temple !