Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/63

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— Je ne saurais dire. Cependant l’historien Rae, cité par Walter Scott, en raconte un merveilleux.

Un corps de volontaires, parti de Ballock, sur de grands bateaux plats, aborda un jour ici pour vaincre ou mourir. Ces braves montèrent la côte avec beaucoup d’intrépidité, — aucun ennemi ne se montrant, — firent résonner leurs tambours d’une manière effroyable, déchargèrent leurs fusils à travers le feuillage, et s’en retournèrent triomphants.

— Et les Macgregor ?

— Ils étaient loin d’ici sur les bords du lac Katrine, et n’apprirent que longtemps après la brillante victoire des volontaires du Roi.

— C’est ainsi que j’aimerais la guerre, répondis-je en riant. C’est la bonne manière ; il n’y a pas de danger de se faire mal.

— Mais voici une chose qui vous surprendra.

Vers le milieu du siècle dernier, le commandant de ce fort portait un nom que le Canada n’oubliera jamais.

— Lequel ?

— Il se nommait alors le major Wolfe, devint plus tard général, et mourut sur les plaines d’Abraham en léguant à la Couronne d’Angleterre cette immense et riche colonie de la Nouvelle France qu’il avait conquise.

J’ai dit que nous étions montés en omnibus. Est-ce