Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/76

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Quoiqu’il en soit, Mons Meg est un objet de vénération pour les Édimbourgeois, et ils s’en sont bien ennuyés chaque fois qu’il est allé en guerre. Il y a quatre cents ans qu’il est allé au siège de Dumbarton, et l’on s’en souvient encore. Au siècle dernier, il a passé soixante-dix ans à la Tour de Londres, prisonnier sans doute. Mais je suppose qu’on a reconnu son innocence puisqu’il est revenu dans sa patrie. En justice, je dois dire qu’il a l’air d’une bonne pâte de canon, et je ne crois pas qu’il ait jamais tué personne, sauf peut-être quelque péché de jeunesse.

Laissons ce bon vieux dormir jusqu’à la fin des temps dans son bastion inaccessible, et descendons vers Holyrood en suivant High Street et Canon gate. Je ne puis que mentionner en parcourant ces rues : la Cathédrale de St. Giles qui est un beau monument d’architecture gothique où prêcha bien des fois le fougueux réformateur Knox, et où repose le célèbre et intéressant Marquis de Montrose, pendu pour son dévouement à la famille royale des Stuarts ; les édifices parlementaires où siègent maintenant les diverses Cours ; la bibliothèque des avocats où nous voyons le manuscrit original de Waverley, une lettre autographe tout à fait catholique de Marie Stuart, et à côté l’original de la confession de son fils abjurant le catholicisme, the errors of Popery ; la maison de Knox et les antiques constructions de Canongate, qui n’intéressent que les antiquaires.