I
LUSIEURS chemins mènent à Londres ;
mais l’Angleterre étant le pays de
l’Europe où le commerce et l’industrie
ont atteint le plus vaste développement, il
me semble que Manchester est la porte
convenable pour y entrer.
C’est donc par Manchester que nous faisons connaissance avec la mère-patrie. Quelle fourmillière de manufactures ! Quelle forêt de cheminées ! Quel enfer de fournaux vomissant la flamme et la fumée !
Est-ce l’antique Babel dont on veut recommencer la construction ? Sont-ce les forges des Titans que ces longs édifices de briques couverts en tôle et d’où sort un bruit de fer ?
Non, c’est l’usine, l’usine horrible avec son mouvement monotone, avec ses murs noircis et humides, avec ses machines qui semblent vivre et ses ouvriers