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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/144

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les calembourgs. Tous mes compatriotes savent, du reste, que c’est un homme du monde plein de verve et d’esprit, qui joint un beau talent littéraire à de vastes connaissances politiques et autres.

La maison du gouverneur est en dehors de la ville, isolée, en pleine prairie. Un peu au delà s’élèvent les casernes de la Police Montée et leurs dépendances — ce qui forme tout un village, au bord de la petite rivière Wascana.

Elle m’a bien étonné cette Wascana, quand je l’ai traversée pour me rendre aux Casernes : nous étions au mois d’août, la sécheresse était désolante, toutes les autres rivières manquaient d’eau, et la Wascana débordait.

— Que signifie cette abondance, demandai-je au gouverneur ?

— Elle est toujours pleine d’eau comme ça.

— Alors elle est éclusée ?

— Vous l’avez deviné. Mais, tout de même, il ne faut pas rire de notre Wascana, ajouta le gouverneur en riant lui-même. C’est une rivière qui va se jeter dans la mer ; pas immédiatement, c’est vrai, mais en passant par la Qu’Appelle, la Saskatchewan, le lac Winnipeg, et une série de rivières, de lacs et de fleuves.

Les casernes sont bien installées, et la police qui y séjourne forme un corps de cavalerie de belle apparence.

La ville elle-même n’a rien de bien intéressant, et les