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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/154

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Ses superbes chevaux noirs étaient plus impatients, et piaffaient bruyamment. En moins de cinq minutes, ils nous transportèrent, ma fille et moi, à la résidence de l’éminent magistrat.

C’est une large maison en pierre, sombre, massive, avec une fausse tour, qui lui donnerait un aspect tout à fait seigneurial, si elle était couronnée de crénaux.

Un déjeuner beaucoup trop somptueux pour mon débile estomac nous y attendait, et nous reçûmes de nos hôtes — le juge et madame Rouleau — l’hospitalité la plus cordiale et la plus aimable.

À 11 heures de la matinée, il y eut séance au couvent des Fidèles Compagnes de Jésus. Musique, chant, scènes de comédies, présentation d’adresses, réponses, — tel était le programme ; et il fut rempli de manière à intéresser vivement l’auditoire.

J’ai retrouvé chez ces Religieuses, en dépit de leur costume, la distinction, la grâce et la culture intellectuelle que j’avais admirées chez leurs sœurs de Prince-Albert.

Auprès du couvent, à côté de l’église, et autour de la maison des missionnaires se tenaient constamment groupés les Sauvages, dans leurs costumes pittoresques. Pauvres enfants des Prairies ! Rien n’était plus touchant que de les voir s’empresser auprès des évêques et des missionnaires pour en obtenir une parole de consolation et de bénédiction. C’est leur dernier refuge à ces