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Le chemin qui conduit d’Edmonton à Saint-Albert est d’ailleurs très beau comme la plupart des chemins de prairies. Il traverse d’excellentes terres, parsemées de petits bois de trembles et de peupliers, et de quelques bouquets d’épinettes. De distance en distance, quelques fermes et des champs cultivés.

Enfin, de la cime d’une colline très haute nous découvrons tout-à-coup la vallée profonde où serpente la rivière de l’Esturgeon ; et, au sommet de la colline opposée, nous apercevons en face de nous la cathédrale de Saint-Albert, flanquée d’un côté par le palais épiscopal, et de l’autre par le joli couvent des Sœurs de la Charité.

Le site est enchanteur, et le point de vue des plus pittoresques. Les versants des deux collines, qui se font face, s’élèvent en pente douce, et la rivière qui les sépare est bordée d’un village naissant, tout au fond de la vallée.

La route que nous suivons descend au milieu des arbres dont les feuilles viennent de s’ouvrir, traverse la rivière sous une arche de verdure toute pavoisée, et remonte, de l’autre côté au milieu d’un gazon vert tendre, entre une double rangée de petits arbres jusqu’aux trois édifices qui couronnent pittoresquement la colline, l’église, le palais et le couvent. La scène de l’arrivée fut émouvante.