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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/20

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adieu à leurs évêques, et solliciter une dernière bénédiction.

Très affairé, le R. P. Lacombe — notre capitaine — allait de l’un à l’autre, s’occupant du confort de tous, et s’oubliant lui-même.

Enfin, l’heure est arrivée. M. Shaughnessey, l’intelligent et aimable vice-président de la Compagnie vient s’assurer que nous sommes tous bien installés. Il distribue à tous de bons sourires et des shake-hands pleins de cordialité. La cloche sonne, et le train s’ébranle.

D’immenses acclamations nous souhaitent bon voyage, et nous sortons lentement de la gare, en route pour les Pays-d’en-Haut.

Notre habitation, je veux dire notre char-palais, s’appelle Canton. Est-ce pour nous donner l’illusion que nous partons pour la Chine ? — Si nous avions cet espoir, il serait mieux justifié que celui de Champlain, de LaSalle et d’autres, quand ils s’aventuraient vers l’Ouest. Car, une fois à Vancouver où nous courons, il ne nous resterait plus qu’une étape à franchir pour aller voir le vrai Canton chinois.

Pour le moment, nous sommes satisfaits du Canton que M. Van Horne nous a concédé, et nous nous y établissons pour un mois. Pendant trente jours il va être à la fois un hôtel, un presbytère et un évêché.

Ouvrons un peu les journaux du soir. Tous annoncent notre départ, comme un événement, et franchement