Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/278

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De temps en temps quelques nuées légères voilent à demi les cimes audacieuses. Il en est qu’on prendrait pour de grandes dames en toilettes de bal, se tenant par la main. Leurs jupes sont en brocart sombre, leurs corsages en tulle rayée grise et blanche ; autour de leurs épaules s’enroulent et flottent des guirlandes de gaze, et leurs têtes de matrones toutes blanches sont fortement ridées.

Pour nous permettre de les admirer plus longtemps le chemin de fer longe la rivière Columbia jusqu’à Donald, de manière que nous avons toujours en pleine vue cette rangée de géantes drapées dans leurs somptueuses écharpes de verdure.

En quittant Golden nous avons aperçu au bord de la rivière un petit steamer qui s’apprêtait à partir. Où donc peut-il aller ?

Ah ! que notre pays est vaste et qu’il est peu connu ! Ce petit steamer va remonter la rivière Colombie, avec des ingénieurs, des mineurs, des spéculateurs jusqu’à une centaine de milles vers le sud.

De là un service de voitures transportera les voyageurs jusqu’à la rivière Kootenay, où un autre steamer les conduira à leurs destinations respectives, soit dans la vallée, soit au lac Kootenay, où des villes encore ignorées viennent de surgir.

Des Américains, venus de Spokane, y ont découvert, dit-on, de grandes richesses minières et ils les exploitent.