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cours était traduit en français par le R. P. Lejeune, puis retraduit en cris par le P. Lacombe. La réponse de Peau d’Hermine fut aussi l’objet d’une double traduction pour être comprise par les sauvages de la Colombie.

Ces discours improvisés n’avaient rien de bien remarquable au fond. Les orateurs exprimaient le plaisir qu’ils éprouvaient de se rencontrer et se félicitaient mutuellement d’appartenir à l’Église catholique, qui leur avait enseigné la vérité et la pratique des vertus chrétiennes. Ils s’applaudissaient d’être devenus des frères en Jésus-Christ, et s’encourageaient à persévérer dans les mêmes croyances et dans une conduite morale conforme aux enseignements des hommes de la prière…

Au point de vue du débit, j’ai trouvé les discours irréprochables. Le ton, le geste, la tenue, la voix et les inflexions étaient parfaitement naturels.

Les Pères Oblats qui comprennent leurs langues assurent que les sauvages parlent d’ailleurs avec une grande correction.

Les préparatifs de la Passion sont terminés, et le soleil n’est pas épouvanté d’éclairer ce spectacle qui n’est qu’une pieuse image du drame effrayant et sombre du Golgotha ; il a chassé devant lui les nuages afin que du haut du ciel les anges puissent contempler, non plus avec désolation, mais avec joie, les diverses péripéties de la grande tragédie.