Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/322

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édifices publics sont de jolies constructions. Vancouver possède quatre banques, et une salle d’Opéra, sans compter l’hôtel du Pacifique, un des plus jolis, des plus spacieux et des plus confortables que l’on puisse trouver.

— Cette ville a sur ses rivales de la Colombie une supériorité indiscutable : son parc est une véritable merveille. On traverse pour s’y rendre les rues les plus élégantes, bordées d’une longue suite de ravissantes villas entourées de fleurs à profusion et dont les fenêtres, les portes et quelquefois des pans entiers de murs disparaissent littéralement derrière des haies de roses grimpantes.

À travers une longue avenue où des petits arbres en fleurs paraissent défendre l’approche de leurs grands et vénérables voisins, on entre dans le "Stanley Park". De petits sentiers pratiqués dans la muraille de verdure quittent le chemin principal à différents endroits et nous conduisent dans l’immense sous-bois. La voilà enfin cette forêt vierge. Voilà ces grands arbres sauvages levant au ciel leurs longs bras chargés de verdures et de mousses comme pour les lui offrir en hommage. Voilà la nature primitive, immaculée, dans toute sa beauté, dans toute son incomparable richesse. On se sent bien petit devant cette grandeur, et bien jeune devant cette vieillesse ! Car il y a là des êtres bien vivants qui sont nés longtemps avant Christophe Colomb ! On reste rêveur en présence de ces colosses couvrant