Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/324

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richesse, d’une multitude étonnante, que l’on voit à travers une véritable dentelle de hautes fougères qui les recouvrent d’un voile. Enfin, l’on arrive à une clairière, à l’extrémité du promontoire, et l’on a devant soi la vaste étendue liquide, lumineuse, la pleine mer, sous le plein ciel, au plein soleil ! C’est splendide. Les yeux lassés d’admirer tant de choses, fatigués du vert sombre et des allées ombreuses se reposent à ce spectacle toujours nouveau et toujours le même de l’éternel mouvement des flots.


Victoria


Nous nous embarquons sur le Yosemite pour traverser le bras de mer qui sépare Vancouver de Victoria. Le long des quais spacieux le splendide steamer Empress of India, tout blanc comme un cygne, se prépare à partir pour le Japon. J’ai une envie folle de sauter à bord, et dans moins de douze jours je serais à Yokohama !

La traversée de Vancouver à Victoria n’a pas les inconvénients d’un voyage sur mer ; c’est une navigation paisible au milieu d’un archipel, et les îles nombreuses parmi lesquelles nous circulons sont des massifs de verdure.

L’une d’elles, aussi verdoyante et fleurie que les autres, s’appelle pourtant l’Île des morts, (Isle of the dead). C’est que dans les arbres qui l’ombragent on