Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/345

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« Mais non, c’est plutôt un torrent qui se précipite ; c’est une mer qui déborde ; c’est une trombe qui tourbillonne.

« Les foins se couchent sur le sol pour le laisser passer. Les sables s’envolent comme des essaims d’abeilles. Les maisons craquent et gémissent et l’on craint que les arbres qui bordent les rivières ne se déracinent et s’affaissent.

« Toute cette rage de l’air dure trois, quatre ou cinq heures ; puis, elle s’apaise graduellement. Le calme se rétablit. Le ciel, légèrement terni, reprend toute sa limpidité. Le soleil rouge descend lentement derrière les grandes cimes bleues des Rocheuses ; et la nature se rendort. »