Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/52

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aux bords de la Baie d’Hudson le territoire qui porte son nom, il y avait plus d’un demi-siècle que la Compagnie de la Nouvelle-France avait obtenu du roi Louis XIII la concession des mêmes terres.

En 1671, l’Intendant de la Nouvelle-France y envoyait un délégué, M. Daumont de Saint-Lusson, pour prendre solennellement possession des immenses pays du Far-West, et la cérémonie s’y fit au Sault Sainte-Marie avec une grande pompe.

L’éminent auteur des Canadiens de l’Ouest, M. le sénateur Jos. Tassé, en cite le procès-verbal qui est une pièce curieuse. Plus de deux mille sauvages « tous habitants des terres du Nord et proches de la mer » s’y étaient rassemblés pour attester leur allégeance au roi de France. Après avoir planté une croix et arboré les armes de la France, le délégué déclara par trois fois, à haute voix, au nom du très-haut, très-puissant et très redouté monarque Louis XIVème du nom, très chrétien, roy de France et de Navarre, prendre possession de toutes les terres et rivières et des lacs et fleuves de ce pays, qui se borne d’un côté aux mers du Nord et de l’Ouest et de l’autre côté à la mer du Sud, levant à chaque fois un gazon de terre, en criant « Vive le Roy », et le faisant crier à toute l’assemblée tant Française que sauvage.

En 1731, Gauthier Varennes de La Vérandrye allait explorer cette région tourmentée et presque inaccessible