Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/65

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si Sa Grandeur réalisait le dessein qu’elle avait déjà formé d’envoyer des missionnaires à la rivière Rouge.

« Ce serait, disait-il, avec la plus grande satisfaction que je coopérerais de tout mon pouvoir au succès d’une telle œuvre ; et si Votre Grandeur veut choisir un sujet convenable pour l’entreprendre, je n’hésite pas à lui assurer ma considération et à lui offrir tous les secours que Votre Grandeur jugera nécessaires… »

Lady Selkirk et plusieurs employés des plus influents de la Compagnie de la Baie d’Hudson, presque tous protestants, écrivirent dans le même sens.

Monseigneur Plessis délégua donc, à la rivière Rouge M. Tabeau, curé de Boucherville, avec instructions de visiter le pays et de faire rapport sur l’opportunité d’y établir une mission.

Mais M. Tabeau se laissa effrayer par les hostilités qui se poursuivaient entre les deux Compagnies, et il ne se rendit pas même jusqu’à la rivière Rouge. Pour des raisons qu’on ignore, il ne fit rapport de son voyage que dans l’hiver de 1818, et si l’on en juge par la lettre sévère que Mgr  Plessis lui adressa, le 8 mars, ce rapport n’était guère satisfaisant.

Mais le grand évêque n’abandonna pas son projet, et sa lettre au curé de Boucherville se terminait comme suit :

« J’ai la confiance qu’on trouvera, dans le clergé canadien, des hommes assez généreux pour se mettre