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voyage qui dura près de deux mois. Qu’il nous suffise d’ajouter qu’ils arrivèrent au fort Douglas, bâti au bord de la rivière Rouge, le 16 juillet après-midi.

Le temps était splendide, et la population réunie les attendait au rivage. Il y avait là de vieux coureurs des bois qui n’avaient pas vu de prêtres depuis leur enfance, et des Métis qui n’en avaient jamais vu. C’étaient les premières robes-noires qui venaient les visiter, et elles allaient à l’avenir demeurer au milieu d’eux.

Ce fut un jour mémorable et de grande joie pour la rivière Rouge, et des larmes d’attendrissement coulèrent de bien des yeux.

Le grain de sénevé était jeté en terre ; mais la germination en fut d’abord assez lente.

Revenu au Canada, en 1820, M. Provencher y demeura deux ans. Il y fut sacré évêque de Saint-Boniface, le 12 mai 1822, et quand il reprit la route de ses missions il ne pût décider à le suivre qu’un jeune ecclésiastique, M. Harper, qui fut plus tard ordonné prêtre à la rivière Rouge.

Les premiers prêtres canadiens qui plus tard voulurent bien se dévouer à ces lointaines et difficiles missions furent M. Boucher en 1827, M. Belcourt en 1831, M. Poiré en 1832, M. Jean-Baptiste Thibault en 1833. Puis, vinrent M. Demers en 1837, M. Blanchet et M. Mayrand en 1838, M. Darveau en 1841, MM. Laflèche