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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/71

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chargements, et l’on y a bâti de vastes ateliers, des élévateurs et des moulins.

Malgré ces constructions qui existaient déjà lors de mon premier voyage, en 1889, il n’y avait pas alors de ville, et tout le mouvement des affaires se concentrait à Port-Arthur. Mais depuis lors quel changement ! Un différend survenu entre la Compagnie du Pacifique et le Conseil de ville en a été la cause.

La puissante compagnie avait d’abord l’intention de construire à l’est de la petite ville de vastes ateliers, des élévateurs, une gare spacieuse, un grand hôtel etc., etc. Mais pour toutes ces constructions il lui fallait une large étendue de terrains, et elle avait compté que le Conseil de Port-Arthur se montrerait très libéral dans la concession de ces terrains, et les exempterait de taxes pendant un grand nombre d’années.

Quelles furent les propositions et les prétentions de part et d’autre ? Je n’en sais rien. Mais il est certain que les deux parties ne purent s’entendre. Le Conseil ne comprit pas les immenses avantages que les projets du Pacifique allaient assurer à la ville naissante. Il ne crut pas aux menaces de la Compagnie de se retirer de Port-Arthur, et d’aller bâtir à Fort-William sa ville de fer, de pierre et de briques. Il voulut recommencer la lutte éternelle du pot de terre contre le pot de fer, et comme il aurait dû le prévoir, il a été brisé.