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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/100

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UN EXCENTRIQUE

Les Sioux lui barrèrent le passage. Mais il leur passa sur le corps et se battit comme un ours blanc, pour arriver jusqu’à l’ours gris, l’objet de ses rêves.

Enfin, après une odyssée qui ne fut pas sans périls, il atteignit un ours gris dans un pli sauvage des montagnes le tua et revint triomphant en écrasant encore quelques bandes de Sioux, embusquées sur son passage.

Un seul jour — celui de la mort de l’ours gris — il avait trouvé la vie belle. Il se reposa quelque temps sur ses lauriers, ou plutôt sur sa peau d’ours gris, et dans l’hiver suivant il était sur un des sommets des Laurentides, dans un de ces camps qui s’élèvent de distance en distance le long du chemin du gouvernement canadien, qui s’étend de St. Urbain à la Grande Baie. Il cherchait un orignal.