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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/105

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UN EXCENTRIQUE

domestiques armés qui formaient l’arrière garde.

Il neigeait, et la caravane avançait lentement. Il fallait arrêter souvent pour donner à boire à Sa Seigneurie qui était un consommateur insatiable de cognac. Puis, de temps en temps, Milord s’embarrassait dans ses raquettes ou dans les branches et tombait de tout son long. Le médecin et les domestiques accouraient, le relevaient, secouaient et brossaient ses vêtements, et la caravane reprenait sa marche.

Vers midi l’on s’arrêtait dans quelque épais fourré, on fabriquait un siége <!-- siége : graphie encore utilisée à l’époque de l’ouvrage --> et un lit de branches de sapin pour Sa Seigneurie, et l’on prenait un goûter froid soigneusement arrosé. Le soir venu, on dressait la tente, on la pavait de branches de sapin, on y montait le poêle, et le cui-