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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/107

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UN EXCENTRIQUE

En effet, à l’heure dite, Paul aperçut au bord d’une clairière, le grand seigneur de nos forêts, nonchalamment couché dans la neige.

Sa Seigneurie ennemie était d’une taille énorme, et portait sur sa tête un bois qui ressemblait à un arbre ; elle ruminait paresseusement et ses grands yeux placides inspectaient mélancoliquement l’horizon. On eût dit Victor Hugo songeant, et traçant dans son esprit les grandes lignes de sa Légende des Siècles.

Les deux seigneuries étaient donc en présence et le tête-à-tête tant désiré allait avoir lieu. La caravanne s’arrêta et Paul s’approcha de Lord G. qui avait défendu strictement à tout autre de tirer.

Viens, Milord, dit Paul en lui montrant du doigt le seigneur de nos grands bois,