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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/112

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UN EXCENTRIQUE

nium qu’un jeune pianiste jouait pour le distraire.

C’était l’antipode de Robinson Crusoé, et jamais le Lac St. Jean n’avait vu pareil spécimen des produits de la civilisation.

Il passa 15 jours sur les bords du lac, avec sa colonie. Mais il ne faisait pas la pêche en amateur : la ligne exige une patience qu’il n’avait pas, et d’ailleurs, il voulait, je l’ai dit, se venger sur les poissons du lac de son échec auprès de Sa Seigneurie, l’Orignal.

Il possédait une seine en soie tordue qu’il avait payée mille piastres. C’est avec cet instrument qu’il fit la pêche, et pendant ces 15 jours il prit quinze à dix-huit cents ouananiches qu’il laissa mourir sur la grève, et qu’il fit rejeter ensuite à l’eau.