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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/138

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LES VOIX DE LA NATURE

Ailleurs, des bois de bouleaux gravissent les flancs d’un coteau, et leurs troncs blancs nous apparaissent dans le lointain comme une étrange colonnade de marbre.

Ô nature ! Que de beautés t’enveloppent comme un vêtement !

Si je lève les yeux, j’admire le firmament avec cette inimitable couleur d’azur dont on a fait l’emblême de l’illusion, et si je les abaisse c’est pour les reposer sur les gazons et les bois dont la verdure symbolise l’espérance. Et c’est ainsi que nous traversons cette vie, l’illusion couvrant nos têtes, et l’espérance se fanant et reverdissant autour de nous et sous nos pieds !

Mais comme il y a des hommes assez matériels ou assez malheureux pour ne lever jamais leurs regards vers le ciel, Dieu a placé sous leurs pas, comme des