Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

147
LES VOIX DE LA NATURE

champs cultivés apparaissent et semblent rire sous ses feux. Un grand ruisseau descend en tourbillonnant des collines ; mais en arrivant au bord de la rivière il est arrêté par l’écluse d’un moulin à demi caché dans un pli du vallon.

Çà et là, dans les endroits où le feu a dévoré les grands bois et n’y laisse plus que des souches noires et de grands squelettes calcinés, le sol est couvert de grandes bruyères dont les têtes sont des grappes de petites fleurs roses.

D’où viennent ces semences étranges ? Où étaient-elles avant l’incendie, et qui les a répandues sur cette terre en deuil pour la vêtir d’une immense écharpe rose ? Ah ! que de richesses le Créateur a prodiguées à notre terre !

Les anciens disaient que la nature a hor-